samedi 20 février 2010

Un exemple concret (suite) : De Simla, 1922, à Paris, 1567

Comme les pires besogneux exploitant leur filon jusqu'à l'épuisement, j'ai osé mener une adaptation supplémentaire des Énigmes dans l'Himalaya de Barbara Cleverly, en plus de celles dont j'ai parlé dans mon précédent message. Mais, cette fois-là, c'était pour changer complètement de décor et de siècle. J'étais, à cette époque-là, dans une de mes périodes où la plume me démangeait du côté de la rapière et j'avais envie de poursuivre ma collaboration à la gamme « officielle » de Te Deum pour un massacre avec un scénario.
 
Un collaborateur (et talentueux illustrateur) de la gamme avait éveillé ma curiosité sur l'activité des espions espagnols à Paris pendant la période des guerres de religion et m'avait mis sur la voie d’une passionnante bibliographie. Je me suis donc orienté vers l'écriture d'un scénario d'espionnage, mais sans le traiter sur un mode « sérieux » comme les romans  à la Eric Ambler (style que j’apprécie beaucoup, pourtant) ; je me suis plutôt laisser porter par les ambiances que l’on trouve dans les œuvres de Michel Zevaco ou d’Alexandre Dumas, parce que je suis convaincu que les aventures pour Te Deum pour un massacre peuvent pleinement s'inscrire l'héritage de ces feuilletons enlevés de cape et d'épée.
Mais, même si j'apprécie l'univers de Te Deum pour un massacre, je n'en suis pas un connaisseur dans le détail, et j'avais envie de pouvoir ancrer le scénario dans une toile de fond « géopolitique » plausible. C'est l'auteur du jeu qui, à partir de la trame générale que je lui avais soumise avant de me lancer dans l'écriture, m’a apporté ces éléments d'accroche. J'aurais pu faire sans, et le scénario aurait tout de même tenu debout ; mais ces petits détails de contexte donnaient, à mon avis, une petite saveur supplémentaire.

Il m'est alors resté à habiller mon squelette d'intrigue de cette nouvelle chair. Le nouveau décor était celui de Paris en 1567. L'usurpatrice, victime d'un chantage, était devenue un agent au service des Guise. Son mari, un négociant hollandais, agent secret protestant. Le témoin gênant était encore un chanteur lyrique, encore italien (j'y tiens, que voulez-vous...). Pour que Paris soit entraperçu par les PJ comme un nid d'espions et créateurs d'illusions, j'ai ajouté au générique de l'aventure des agents espagnols, des agents anglais, un prétendu mage égyptien. Et, pour faire bonne mesure « feuilletonesque », des seconds couteaux et un barbier détestable.

Ce scénario est paru sous le titre Jeu de dames, dans Le boutefeu imprimé n°2 (éditions Le Matagot, 2008, ISBN 2-916323-11-2).

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