samedi 27 février 2010

Des personnages pimentés


En plus d'essayer de trouver des idées de scènes ou de scénarios de jeu de rôles dans les livres et les films, je tente aussi d'y trouver des idées pour des personnages sortant de l'ordinaire. À mes yeux, un JdR, qu'il repose sur un univers « terre à terre » (j'évite, à dessein, l'emploi du qualificatif « réaliste », qui fait pousser les marronniers dans les forums rôlistes) ou sur une ambiance « plus grande que nature », gagne souvent en intérêt pour les joueurs lorsque les aventures impliquent des rencontres avec des PNJ bien typés. Le fait qu'ils sortent de l'ordinaire les rend d'autant plus faciles à garder en mémoire. Et j'irais même jusqu'à dire que des PNJ savoureux peuvent aider à camoufler la faiblesse éventuelle d'une intrigue.

Cogiter des PNJ frôlant la caricature, c'est à peu près naturel pour des ambiances « pulp », par exemple, où les savants fous font partie du paysage quotidien. Ça l'est tout autant dans des ambiances de science-fiction, où l'extravagance est quasiment élevée au rang de norme. Mais il n'y a aucune raison de se priver de recourir à des PNJ insolites même dans des univers rôlistes plus « sérieux » ; c'est peut-être même dans ces contextes-là que l'on peut recourir aux contrastes les plus marquants.


La réalité comme la fiction offrent de larges galeries de personnages dans lesquels piocher, de Simon Fraser, 15e Lord Lovat, débarquant sur la plage normande « Sword », le 6 juin 1944, au son de la cornemuse de son piper personnel Bill Millin, au chasseur de primes Gaff amateur d'origami dans Blade Runner, en passant par le chevalier d'Eon vivant une partie de son existence habillé en femme. N'hésitez donc pas à vous inspirer des détails qui font mouche. Par exemple :
- une tenue vestimentaire qui détonne totalement dans l'environnement, tel le costume d'écolier, avec veste, pantalon court et cravate (de son lycée Ashfield Boys High School, de Sydney), porté par le guitariste d'AC/DC, Angus Young ;
- des accessoires, comme l'éventail du créateur de mode Karl Lagerfeld (oui, je sais, rien ne m'arrête) ;
- une marotte en contradiction avec le reste de la personnalité, comme l'ogre amateur de miniatures en cristal, dans la série de BD Garulfo d'Ayroles et Maïorana ;
- des répliques caractéristiques, comme le cinglant « Go ahead, make my day! » de l'inspecteur Harry Callahan dans Sudden Impact de Clint Eastwood (1983), ou le plus léger « Freine, Mimosa, freine... » d'Une époque formidable de Gérard Jugnot (1991).

Alors, forcez le trait ou jouez le contraste, mais évitez la fadeur, si vous voulez que vos PNJ « habitent » vraiment vos scénarios.

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