dimanche 7 mars 2010

Du roman au scénario de JdR (7) : aller vers une trame générique et redonner une autre chair

Comme je l'ai écrit dans le premier billet de cette série, la lecture des Ombres de Wielstadt amène assez facilement à penser à une adaptation à un jeu de rôles comme Warhammer, avec son kabbaliste trahi, son âme vengeresse, ses goules, ses juges et bourreaux secrets qui ne sont pas sans rappeler les répurgateurs warhammeriens.
Mais, comme je l'ai écrit également, les ressorts de son intrigue sont suffisamment universels pour se prêter à des adaptations dans des ambiances bien différentes de celui-là.


Dépouillons, dépouillons...

Avant de procéder à une adaptation à un autre environnement de jeu, je reprends mon diagramme et mon résumé directement tirés du roman, et je les dépouille de tout ce qui est typiquement wielstadien, pour n'en garder qu'un squelette sans chair. Par exemple :
  • « le kabbaliste trahi, condamné et spolié » devient-il, sans plus de détail, une personne trahie, condamnée et spoliée ;
  • son « âme vengeresse » reste « son porteur de vengeance » ;
  • la Sainte-Vehme devient, en termes plus génériques, un groupe faisant justice par lui-même ;
  • à la place des goules, toute autre forme de tueur sans scrupule, obéissant et un tantinet sociopathe fera l'affaire ;
  • les livres de magie et d'astrologie du kabbaliste peuvent être remplacés par tout autre possession de valeur. Y compris par quelque chose d'immatériel, comme l'amour pour une autre personne.


... puis rhabillons

Pour poursuivre l'adaptation vers un univers différent, il faut donc modeler une nouvelle chair sur ce squelette générique. Cette nouvelle chair apportera la saveur particulière à l'univers d'adaptation, dans ses décors, dans les particularités de l'intrigue et des personnages, tout en respectant la trame initiale autant que possible :
  • si l'on souhaite respecter l'esprit du roman, dans l'adaptation, le « grand méchant » doit être un ancien chercheur, un érudit à tout le moins. Car c'est bien ce qu'était ce kabbaliste, avant d'être trahi et condamné : un chercheur. Les biens précieux dont il a été dépouillé peuvent donc être, par exemple, des documents de valeur établis par un chercheur. Des cartes géologiques indiquant des positions de filons de minerais de grande valeur ? Des recherches en génie génétique ouvrant la voie à la guérison d'une maladie jusque là considéré incurable ? Une collection de tableaux de maîtres ?
  • mais le scénario peut également tourner autour du personnage qui occupait des fonctions différentes de celle-là. Il pouvait être gestionnaire d'un domaine, d'une entreprise, par exemple ;
  • de son côté, le «porteur de vengeance » n'est pas forcément un phénomène surnaturel : il peut s'agir de la personne trahie, elle-même, « qui n'était pas vraiment morte » (un grand classique au cinéma et dans les romans), ou bien de quelqu'un qui a décidé de venger sa mort (un autre de ses disciples, un fils caché, etc.) ;
  • le groupe faisant justice par lui-même peut prendre la forme d'une Inquisition (historique ou futuriste), d'une organisation criminelle, ou encore d'une police politique ;
  • remplacer les goules par un autre type de tueur peut entraîner la disparition, dans le diagramme, de la liaison entre les exécuteurs à la solde du « grand méchant » et la bande de truands avec lesquels ils ont eu maille à partir ; en effet, dans le roman, c'est parce que les mercenaires ont été tués par les truands que le « grand méchant » a pu disposer de leurs cadavres pour en faire des goules. Si les sbires du « grand méchant » ont une origine autre que leur meurtre préalable et la nécromancie, il conviendra, alors, de cogiter une solution de remplacement.

Pour conclure cette présentation de ma méthode d'adaptation, je vais essayer, dans un avenir pas trop lointain, de proposer au moins une adaptation détaillée des Ombres de Wielstadt en scénario de JdR.

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